La forte croissance des marchés boursiers américains de 2017, accompagnée d’une volatilité qui n’a jamais été aussi basse, s’est brusquement interrompue la semaine dernière.
Le vendredi 2 février 2018, des données révélant une forte croissance des salaires aux États-Unis ont avivé les inquiétudes concernant une accélération de l’inflation et une hausse des taux d’intérêt. Une hausse des taux d’intérêt et des rendements obligataires se traduit par des coûts d’emprunt plus élevés, ce qui touche à la fois les profits des sociétés et l’activité économique. Le rendement des obligations du Trésor américain à 10 ans, qui est passé de 2,4 % en début d’année à 2,7 % vers la fin de janvier, augmentait de façon constante, mais a brusquement grimpé à 2,84 % au cours des deux derniers jours de bourse. Le marché a déjà tenu compte de la probabilité de 93 % d’une nouvelle augmentation d’un quart de point du taux des fonds fédéraux américains le 21 mars 2018, et de la probabilité de 58 % d’une autre augmentation en juin.
L’environnement de taux croissants a poussé les marchés à réévaluer leur optimisme. L’indice S&P 500 a reculé de 2,1 % le 2 février dernier, l’indice composé Nasdaq, axé sur la technologie, a baissé de 2,0 %, et l’indice Dow Jones des valeurs industrielles a perdu 666 points (soit 2,5 %). Depuis leurs records du 26 janvier dernier pour l’exercice à ce jour, les trois indices boursiers américains ont chuté de 3,5 % à 4,1 %. L’indice VIX, surnommé l’« indice de la peur », est passé abruptement de 9,2 le 3 janvier à 17,3 le 2 février, une augmentation de 89 %.
Les actions canadiennes ne sont pas immunisées à ce dégagement : l’indice composé S&P/TSX a enregistré une baisse de 1,6 % vendredi dernier, ce qui représente une diminution de 4,6 % depuis son sommet du 23 janvier. Les prix en baisse du pétrole brut canadien par rapport aux prix de référence américains demeurent un défi pour le secteur de l’énergie canadien, alors que les négociations en cours de l’ALENA et les augmentations du salaire minimum de trois provinces ont soulevé les inquiétudes des investisseurs quant à la position concurrentielle du Canada.
L’humeur des investisseurs était quelque peu euphorique, alimentée par de folles spéculations entourant les actions du cannabis, les bitcoins et les autres cryptomonnaies. La peur d’une baisse des marchés a laissé place à la crainte de « manquer le bateau ».
Le ton de la semaine dernière s’est fait sentir jusqu’au début de la séance d’aujourd’hui sur les marchés canadiens et américains. Cependant, un signe encourageant : au moment d’écrire cet article, les rendements des obligations sont demeurés assez stables et n’ont pas monté en flèche. Nous continuerons de surveiller attentivement la dynamique des marchés et agirons en conséquence. Concernant les perspectives économiques et financières, nous croyons que le niveau de volatilité des marchés devrait revenir à la normale. Le très faible niveau de volatilité que nous avons connu en 2017 était sans doute une aberration. Pour le moment, notre point de vue demeure inchangé quant à la composition de vos portefeuilles.
N’oubliez pas : la volatilité et la baisse des marchés créent des occasions d’achats qui sont payantes à long terme.
Je vous invite à communiquer avec moi au 418 624-6149.
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